Guerre de Troie - Suite de l'Iliade - Enée
Home 3.jpg Aide 5.gif
loupe 7 zeus.gif Lien Qui sommes-nous.gif
Ms  
17 ©
Dernier des chefs Troyens avec Déiphobe, le gendre de Priam, l'époux de Créuse et le fils d'Aphrodite (Enée), rassemble une nouvelle fois les forces troyennes. Les Troyennes cependant poussaient de longs gémissements à travers la ville ; mais elles ne pouvaient pas aller au tombeau (d'Alexandre), parce qu'il était trop loin de la ville ; les hommes de leur côté étaient occupés aux durs travaux de la guerre : car le combat continuait, malgré la mort d'Alexandre ; les Achéens pressaient les Troyens autour de leur ville, et ceux-ci s'élançaient au dehors des murailles, sous le coup de la nécessité. 
Tous les chefs, chacun dans leurs camp, combattaient à la tête de leurs troupes.
A ce moment, Apollon, protecteur de Troie, s'approcha d'Enée et du belliqueux Eurymaque, fils d'Anténor ; ils combattaient contre les robustes Achéens, au premier rang, avec ardeur, comme deux bœufs robustes du même âge attelés devant un char, et ils étaient acharnés au combat. Le dieu tout à coup les interpella, sous la figure du devin Polymestor, que sa mère jadis enfanta près des eaux du Xanthe pour être ministre d'Apollon :
 
 "Eurymaque, Enée, fils des dieux, il ne faut pas reculer devant les Argiens ; le vaillant Arès lui-même ne se louerait pas de vous affronter, si vous vouliez le combattre dans la mêlée, car les Parques vous ont réservé une longue existence".
Enée fit reprendre l'élan de la bataille. Les Parques sombres se réjouissaient du combat, Arès riait, la Discorde poussait d'horribles cris ; les armes retentissaient ; ils détruisirent de leurs mains invincibles de nombreuses troupes d'ennemis ; les peuples étaient abattus comme le blé au moment de l'été.
Les chocs que partaient Enée étaient si violents que les Danaens étaient saisis d'épouvante ; à cette vue, le fils d'Achille s'indignait et il cria à haute voix pour arrêter le peuple : "Lâches ! pourquoi avez-vous peur comme de timides étourneaux, que met en fuite l'arrivée du faucon ? Respectez-vous ! Il vaut mieux mourir à la guerre que se résigner à une fuite honteuse".
Et il s'élança avec une grande ardeur contre les Troyens, brandissant dans ses mains un javelot rapide ; les peuples des Myrmidons le suivaient, portant dans leur poitrine un cœur audacieux ; et les Argiens respirèrent un peu, dans la mêlée.
Enfin après que bien des guerriers eurent expiré dans la poussière, une audace plus grande anima les Achéens, à l'inspiration de la guerrière Pallas, qui, s'élançant dans la mêlée, combattait vaillamment pour les Argiens ; elle désirait détruire l'illustre ville de Priam, qui était maintenant plongée dans le deuil, depuis qu'Alexandre était mort. Alors la divine Aphrodite enleva du combat et de la mêlée dangereuse l'illustre Enée, qu'elle entoura d'un nuage épais. Car le Destin ne voulait pas que le guerrier combattît plus longtemps les Argiens devant les hautes murailles ; et la déesse redoutait la sage Tritogénie qui portait secours aux Danaens et qui, au mépris de la loi des Parques, aurait pu tuer Enée, car elle n'avait pas épargné Arès lui-même, qui était bien supérieur à Enée.
Les Troyens refluent alors vers et dans Troie. A la porte de Scée, le fils de Capanée combattait près du divin Diomède ; et, d'en haut, le vaillant Déiphobe et le robuste Polite avec leurs compagnons, les éloignaient en lançant des traits et des pierres. On entendait résonner sous les coups les casques et les boucliers qui protégeaient les guerriers contre la mort et le destin cruel.
A la porte de l'Ida, combattait le fils d'Achille et à ses côtés luttaient tous les Myrmidons habiles dans l'art des rudes batailles. D'une grêle de traits les repoussaient vaillamment Hélénos et le valeureux Agénor, qui excitaient les Troyens au combat et luttaient vaillamment eux-mêmes pour les murs de leur chère patrie.
Aux portes qui regardaient la plaine et les vaisseaux rapides, Ulysse et les siens luttaient vaillamment ; du haut du rempart, le magnanime Enée les repoussait en lançant des pierres
Au bord du Simoïs, le valeureux Teucer combattait aussi, et chacun pour sa part soutenait la lutte sanglante
Vénus conduit Enée lors des combats - Egmont van Justus
Alors autour du belliqueux Ulysse, et par son conseil, des guerriers illustres élevèrent leurs boucliers au-dessus de leurs têtes pour se protéger contre les périls d'Arès ; en les entremêlant, ils formaient un abri solide. Les Argiens, serrant leurs boucliers, se prêtaient un mutuel appui et, réunissant leurs forces, marchaient dans un même esprit. D'en haut, les fils des Troyens lançaient sur eux des pierres, qui roulaient sur le sol comme les rocs détachés d'une montagne ; beaucoup de javelots, de flèches cruelles et de dards aigus se plantaient dans les boucliers, et d'autres dans la terre ; d'autres glissaient sur les armes des assaillants et couvraient le sol tout alentour. Mais les Achéens ne craignaient pas le bruit horrible, et ils ne cédaient pas plus que s'ils eussent entendu la pluie ; tous à l'abri s'avançaient ensemble vers la muraille ; nul d'entre eux ne marchait à l'écart ; ils se serraient les uns contre les autres, semblables à un nuage ténébreux que pendant l'hiver Zeus étend au loin dans le ciel. Autour de leur phalange le bruit terrible de leur marche se faisait entendre.
Ce passage que Plutarque lut à Marc-Antoine lui aurait donné l'idée de la formation en "Tortue", mais la vérité historique est sans doute plus ancienne, surement utilisée par les Macédoniens d'Alexandre le Grand et sans doute avant, mais de là à imaginer Ulysse l'inventeur, il n'y a qu'un pas facile à franchir par Quintus qui vit au V° siècle et qui sait que cette tactique existe depuis longtemps.
Mais malgré cet appoint, Enée repousse un assaillant élevé au niveau des remparts, assomme un autre détruisant l'ordre des Argiens protégés par leurs boucliers, se moque des flèches de Philoctète et annule tout espoir aux Grecs de franchir les portes de Troie.
Troie reconstitution du film "Troie" de Wolfgang Petersen avec Brad Pitt, Eric Bana . . .