Tite-Live   -   L'histoire Romaine   -  Coriolan
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L'histoire romaine de Tite-Live est un essai historique sur la naissance de Rome jusqu'à César, les premiers livres sont légendaires.
Tite- live est né en 59 av JC et mort en 17 ap JC à Padoue, sa ville natale, anciennement nommée Troie.
Cette année s'annonçait paisible mais les terres, demeurées incultes pendant la retraite du peuple sur le mont Sacré, obligèrent à des achats extérieurs pour limiter une famine imminente. Les émissaires allèrent à droite d'Ostie, sur les côtes d'Etrurie, chez les Volsques jusqu'à Cumes, et même en Sicile. A Cumes le tyran Arisrodème retint le blé payé pour compenser l'héritage des Tarquin, les Volsques refusèrent de vendre et seul le blé étrusque vint contenter le peuple.
Les Volsques prenaient même les armes, mais soumis à une peste horrible, ils durent renoncer. Les Romains créèrent deux colonies nouvelles à Vélitres et à Norba, pour dominer tout le pays Pontin. L'année suivante une grande quantité de blé arriva de Sicile, mais il fallut délibérer du prix auquel il serait vendu au peuple.
Plusieurs sénateurs et à leur tête Marcius Coriolan pensaient qu'il était temps de reprendre au peuple les droits excessifs qu'il avait obtenus et en particulier les magistrats plébéiens. Coriolan proposait de laisser le peuple cultiver les terres pour avoir du blé. Et il reprochait au sénat de ne pas échanger un prix bas du blé contre la suppression des tribuns du peuple et autres innovations arrachées.
La foule se révolta et la fureur fut telle que les tribuns du peuple convoquèrent Coriolan devant le peuple. Le sénat tout entier tenta de calmer la foule, sans y arriver vraiment. Coriolan ne se présentant pas au jugement fut condamné par contumace à l'exil et il quitta Rome pour s'installer chez les Volsques. Là il révolta les ennemis de Rome et sa haine contre les Romains se fit de plus en plus menaçante.
Attius Tullius, personnage important de la confédération Volsques, encourageait Coriolan, sans pour autant obtenir le soutien du peuple, trop souvent battu par les Romains. On allait donc utiliser la ruse et le moment propice.
Alors qu'on célébrait des jeux à Rome, un père de famille battit de verges un esclave, la fourche au cou. Quelques jours plus tard, un plébéien Tutus Latinius vit en songe Jupiter qui lui commandait de faire célébrer de nouveaux jeux avec toute la magnificence, car "il n'avait pas apprécié la danse qui avait préludée aux précédents jeux". Il n'osa pas apporter cette nouvelle et son fils vint à mourir brutalement. Jupiter lui apparut et lui demanda s'il avait assez payé son mépris aux ordres des Dieux.
Statue dressée à Coriolan - Plau am See (Allemagne) - Wilhelm Wandschneider - 1904
Latinius hésitait encore et il fut terrassé par une maladie grave qui lui paralysa les membres. Il se confie alors à ses parents et on le porte d'un avis unanime sur le forum devant les consuls. Il est alors transporté au sénat. Son récit étonne mais le plus spectaculaire est que la mission accomplie, il retourne seul chez lui et sans accompagnement.
Le sénat décide donc de jeux grandioses et tous les voisins de Rome s'y rendent dont de très nombreuses familles Volsques. De son côté, Attius Tullius, prévint les consuls, qu'il n'est pas sûr des intentions des Volsques et qu'il craint lors de jeux des attaques comme des celles des Sabins autrefois. Il se retire lui-même ne voulant en aucun cas être accusé de ces désordres.
Les consuls rapportent ce discours au sénat qui par prudence prennent un sénatus-consulte enjoignant à tous les Volsques de quitter la ville avant la nuit. Ils courent partout dans la ville pris de panique, récupérant leurs affaires chez leurs logeurs, indignés d'être chassés des jeux, et repoussés comme des scélérats.
Les Volsques arrivent en file continue près de la source Férentine où Attius Tullius les attends et s'associe à leurs plaintes et leur indignation. Il excite leur colère et leur demande comment ils supporteront pareil affront ? On vous a fait venir pour vous humilier devant les citoyens de Rome et les étrangers et vous faire défiler honteusement, ainsi que vos femmes et vos enfants.
Maison patricienne de Coriolan - Alma Tadema
De retour les Volsques, déclarent la guerre et nomment comme généraux Arttius Tullius et Gnaeus Marcius (dit Coriolan) le praticien exilé romain. Et ils peuvent vérifier que la puissance romaine tient plus à la valeur de leur chefs que de leurs soldats. Coriolan emporte sans difficulté Circeii, Satricum, Longula, Polusca, Corioles, puis Lanuvium, et encore Vétélia, Trébium, Labici, Pédum, et delà vient camper près de Rome au fossé Cluillius. Là il ordonne et surveille qu'on ne touche pas aux terres des praticiens, pour irriter la plèbe et profiter de la dissension latente.
Les consuls rassemblèrent les armées mais une foule nombreuse réclame la paix et exige de consulter le sénat. Ce dernier accepte d'envoyer une délégation au camp de Coriolan, qui ne répond positivement que si Rome est prête à rendre toutes les terres aux Volsques. Dans le cas contraire, il leur affirme sa détermination à faire plier Rome. Une seconde députation n'est pas reçue et une autre constituée de prêtres couverts de leurs ornements sacrés ne fait pas plus fléchir Coriolan.
Les dames romaines se rendent alors auprès de Véturie, mère de Coriolan et de Volumnie son épouse. Elles obtiennent qu'elle se rendent avec elles au camp des Volsques et celles-ci viennent l'une malgré son grand âge et l'autre portant aux bras les deux fils qu'elle avait eu de Marcius (Coriolan). 
Les Dames romaines viennent supplier Valérie sœur de Publicola et famille de Coriolan
Louis Gauffier - Fontainebleau - 1790 e
Arrivées au camp, on annonce cette délégation à Coriolan qui durcit encore plus son cœur, mais quand un messager lui annonce qu'au milieu des femmes il y a sa mère, sa femme et ses enfants, il court au devant de sa mère pour l'embrasser. Mais celle-ci l'arrête et lui demande si elle vient auprès d'un ennemi ou d'un fils, si elle est devenue captive ou toujours sa mère ?
Le cœur inflexible de Coriolan est brisé par le discours pathétique de sa mère et ils s'embrassent. Il décide de repousser son camp plus loin de Rome et fit sortir les légions Volsques du territoire romain. Il périt ensuite, victime de la haine qu'il venait d'encourir.
Coriolan cède à sa mère et retire son camp
Eustache Le Sueur - Louvre - 1638