Tite-Live   -   L'histoire Romaine   -  Porsenna
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L'histoire romaine de Tite-Live est un essai historique sur la naissance de Rome jusqu'à César, les premiers livres sont légendaires.
Tite- live est né en 59 av JC et mort en 17 ap JC à Padoue, sa ville natale, anciennement nommée Troie.
Les Tarquin s'étaient réfugiés chez le Lar Porsenna, roi de Cluisium (Lar est un terme étrusque désignant le chef supérieur). Ils l'encouragent à ne pas accepter que le peuple puisse renverser les Rois, eux-mêmes issus d'Etrurie, et vivre pauvres, démunis, et dans l'exil. Porsenna se persuade qu'un roi à Rome serait plus avantageux pour les Etrusques et marche contre la ville à la tête d'une armée formidable.
Le sénat est pris d'une grande terreur, tant la renommée de Porsenna est grande. On s'approche des Volsques et même de Cumes pour acheter du blé. Le monopole du sel est réquisitionné au profit de l'état. Les plus pauvres sont exonérés de tribut puisqu'ils fournissent déjà les enfants (donc les soldats). Les plus riches contribuent seuls aux besoins de l'état. Le sénat obtient ainsi la concorde entre tous les citoyens, d'autant qu'une égale haine des rois les inspirait tous.
A l'approche de l'ennemi, les habitants des campagnes se réfugient dans la ville en passant nombreux par le seul pont sur le Tibre, le pont Sublicius. Là, chargé de la garde du pont, Horatius Coclès, s'aperçoit que le Janicule vient d'être emporté par surprise et que les ennemis se précipitent vers la ville. Il retient les compagnons effrayés qui quittent leur poste et leurs armes. A ceux là, il leur demande par tous moyens, le fer et le feu de détruire le pont tandis que lui va seul combattre sur le pont. Horatius Coclès
Horatius Coclès défend le Pont Sublicius - Charles Le Brun
A ces côtés combattent Spurius Larcius et Titus Herminius, mais passé le premier choc, il les laissent rejoindre ceux qui détruisent le pont. Seul il fait face aux chefs étrusques, les apostrophant, les provoquant et leurs faisant perdre du temps en hésitations. Puis tous ensemble, ils attaquent l'entrée dans un élan unique. Ils jettent tous leurs javelots qui se fichent tous dans le bouclier. Mais Horatius Coclès reste là, seul, debout à l'entrée du pont. Les étrusques poussent Horatius Coclès jusqu'au moment où le pont commence à s'écrouler avec fracas. Coclès alors prie le dieu du Tibre, père de Rome et lui demande de recevoir avec bonté dans ses flots et les armes et ce soldat. Et il plonge, traverse à la nage avec ses armes, échappe à la pluie de flèches qui s'abat autour de lui, puis rejoint ses compagnons. Rome reconnaissante, lui fit ériger une statue sur le Comitium et il reçut la terre qu'il put renfermer dans un sillon tracé par une charrue en une seule journée.
Porsenna repoussé dans cette première attaque, décide de faire le blocus de Rome. Il campe sur les bords du Tibre et fait arrêter toute livraison de blé dans la ville. Bientôt les habitants firent rentrer leurs bêtes et leurs effets et plus personne n'osa s'aventurer hors des portes. Le consul Valérius laisse impuni la plus part des pillages commis par les ennemis afin de les laisser se disperser jusqu'au bon moment. Puis il fit sortir des troupeaux par la porte Esquilin pour attirer des fuyards, tout en entourant cette sortie, de troupes cachées sur la route de Gabies et conduites par Titus Herminius. De son côté , Valérius demande à Spurius Larcius de tenir la porte Colline. L'autre consul Titus Lucrétius sort par la porte Aevia et Valérius descend du mont Caelius avec des cohortes d'élite. C'est lui qui se présente le premier à l'ennemi, Herminius sort de son embuscade, prend à revers les Etrusques et de fait, les pillards se font taillés en pièces en grand nombre, mettant fin aux incursions étrusques.
Gaius Mucius - Scaevola
Mucius Scaevola devant Porsenna - Giovanni-Francesco Romanelli 
Porsenna poursuivait toujours son projet de prendre la ville sans quitter ses positions. Un jeune patricien du nom de Gaius Mucius indigné de la résignation du peuple romain de rester assiégé sans rien oser, décide d'une action audacieuse pour venger la honte de ses concitoyens. Afin de ne pas passer pour un traitre, il en avise le sénat qui l'autorise. Il cache un poignard sous ses vêtements et part chez l'ennemi où il se fond au beau milieu de la foule qui se presse auprès du tribunal de Porsenna. Au côté du roi, officie un secrétaire, habillé presque comme le roi, et à qui les soldats s'adressaient. Ne sachant pas lequel était le roi et ne voulant être démasqué en interrogeant, il s'en remis à la chance et tua le secrétaire au lieu du prince.
Arrêtés par les gardes du roi il est mené devant le tribunal. Là loin d'être intimidé, il se présente Gaius Mucius, ennemi, venant tuer un ennemi, et prêt à recevoir la mort qu'il est venu donner. Et il prévient Porsenna qu'ils sont nombreux à venir armé d'un poignard, jusqu'au vestibule de son palais et que c'est la jeunesse de Rome qui lui déclare personnellement la guerre. Effrayé Porsenna ordonne qu'on l'entoure de flamme afin qu'il livre les éléments du complot dont il parle. Mucius lui répond que le corps est peu de chose comparé à la gloire qu'il espère. Et ce faisant il plonge la main droite dans un brasier et l'y laisse comme insensible à la douleur.
Porsenna fait éloigner Mucius de l'autel et le libère en applaudissant son courage. Pour le remercier, Mucius ajoute qu'ils sont trois cents et qu'il est le premier à essayer de le tuer et qu'un jour, il rencontrera celui qui réussira à trouver l'occasion favorable.
Mucius, qu'on nomma par la suite Scaevola (le gaucher) du fait de la perte de sa main droite, retourne à Rome et Porsenna le fait suivre d'ambassadeurs afin de faire des propositions aux Romains. Il n'obtint pas le rétablissement de la royauté des Tarquin, mais fait restituer du territoire de Véies et Rome dû livrer des otages pour obtenir la libération du Janicule.
La paix fut signée et l'héroïsme de Gaius Mucius fut remercié par l'attribution par le sénat de larges terres au de là du Tibre, jusqu'au lieu appelé Mucius depuis ce moment là.
Clélie
Cet honneur et ce courage excita les femmes à mériter de telles distinctions publiques. Parmi les otages proches du Tibre, Clélie trompe les sentinelles, entraine ses compagnes et elles traversent le Tibre sous une pluie de traits sans qu'aucune ne soit blessée. Elles rentrent dans leurs foyers.
Porsenna envoie à Rome un message pour que Clélie et elle seule, affirmant qui si on ne lui rendait pas son otage, il considérait que le traité serait rompu. Il précise toutefois que si on la lui rendait, elle ne serait pas mal traitée et rendue à ses concitoyens. Chacun tint parole, Clélie fut restituée et Porsenna en fit son éloge et lui fit présent d'une partie des otages en lui laissant libre choix. Elle choisit les plus jeunes car les plus exposées aux outrages. Les Romains la récompensèrent le courage extraordinaire de cette femme par la création d'une statue équestre sur le haut de la voie sacrée, montrant Clélie à cheval.
Clélie trompe les sentinelles - Jacques Stella
Clélie choisit les otages - Pierre Paul Rubens
En quittant le Janicule les abondants vivres furent emportés par les Romains et pour éviter le pillage, le sénat mit en vente les biens de Porsenna. Et c'est pourquoi lors des ventes à l'encan, on parle désormais de vente des biens de Porsenna.
Puis Porsenna décida d'envoyer ses troupes rançonner Aricie avec à la tête de ses armées Arruns son fils. Consternée, Aricie prit peur mais s'allia vite aux Latins et à Cumes. La vigueur de ces derniers renversa les chances des Etrusques qui furent taillés en pièces. Le peu qui survécurent ayant perdu leur chef, vinrent à Rome en suppliant de les secourir. Ils furent soignés, accueillis et ils y restèrent dans le terrain dit "Quarter des Etrusques".
Porsenna envoya porter une ultime demande de rétablir les Tarquin, à laquelle le sénat répondit qu'on enverrai une délégation au roi lui-même. Celle-ci expliqua au roi de Clusium, le rejet définitif du peuple de la royauté, que Rome avait choisi la Liberté, et qu'elle préférait ouvrir ses portes à ses ennemis qu'à ses rois. Confus le roi renonça à ces demandes et confirma que les Tarquin devraient se trouver un autre lieu d'exil. Il rendit les derniers otages, restitua le territoire de Véies. Tarquin voyant que tout était perdu pour lui se réfugia à Tusculum et une paix durable s'établit avec Porsenna.