Tite-Live   -   L'histoire Romaine   -  Tarquin le superbe
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L'histoire romaine de Tite-Live est un essai historique sur la naissance de Rome jusqu'à César, les premiers livres sont légendaires.
Tite- live est né en 59 av JC et mort en 17 ap JC à Padoue, sa ville natale, anciennement nommée Troie.
Tarquin prit le pouvoir immédiatement, fut surnommé le Superbe, refusa la sépulture de son beau-père, fit périr tous les sénateurs soupçonnés d'avoir servi Servius, s'entoura en permanence de gardes sachant ce qui pourrait lui arriver. Ne pouvant compter sur l'affection du peuple, ni sur le soutien du sénat, il fallait régner par la terreur. Il s'affranchit de tous conseils, d'établit juge unique. Le sénat perdit toute crédibilité et ne nomma aucun nouveaux sénateurs.
Il se lia d'amitié avec les Latins, il maria sa fille à Octavius Mamilius de Tusculum, premier des Latins dont on disait qu'il descendait d'Ulysse et de Circé.
Tarquin convoque alors tous les chefs latins dans le bois sacré de la Déesse Férentina, aux fins de parler de leurs intérêts communs. Ils viennent tous mais Tarquin ne parait pas. Les esprits s'échauffent et Turnus Herdonius d'Aricie, turbulent et factieux tenta de démontrer le mépris de Tarquin, de son souhait de dominer le Latium, de son pouvoir issu d'un parricide, et du peu de confiance qu'on pouvait lui donner.
Tarquin arriva juste avant le coucher du soleil et s'excusa de son retard à cause d'une mésentente entre un père et son fils qui lui avait pris la journée. Sans laisser finir, Turnus, arrogant répondit, "Il ne faut pas une journée pour une médiation entre père et fils, il suffit de dire au fils d'obéir et de le punir."
Turnus quitte la réunion et Tarquin sans rien laisser paraître jure intérieurement d'immoler ce conspirateur et d'inspirer la terreur aux Latins. Aidé de quelques citoyens et d'un esclave de Turnus soudoyé, il fait livrer de nombreuses armes à la maison de son maître. Tôt le lendemain il mande autour de lui, les principaux des Latins et expose que Turnus préparait un complot et que son aigreur venait du retard de l'arrivée du roi, faisant échouer son projet. Pour prouver ses dires, il convie de le suivre jusqu'à la maison de Turnus.
Turnus dormait encore, les gardes l'entourent, on saisit les esclaves qui voulaient défendre leur maître, et on apporte les épées trouvées partout dans la maison. La conspiration est avérée, Turnus est chargé de chaînes et on convoque l'assemblée des Latins. L'indignation est générale, on ne permet pas à Turnus de se défendre, on les charge de claie couverte de pierres et il est précipité dans les eaux de Férentino.
Tarquin le Superbe - médaillon
Tarquin profita de cette condamnation pour rappeler que les traités de Rome avec les Latins devaient être renouvelés, et ce fut fait, certains par intérêt et les autres par terreur. Tarquin paracheva cette disposition en convoquant tous les jeunes latins de venir en armes au bois de Férentina à un jour donné. Là il les incorpora d'autorité dans les centuries romaines, Latins et Romains par moitié dans chacune, qui furent doublées et dotées de chefs romains.
Sur le plan de la guerre, Tarquin fut aussi brillant que ses prédécesseurs. Il commença cette longue guerre de deux cents ans contre les Volsques, prit d'assaut leur ville; Suessa Pométia, en vendit le butin et il l'utilisa à la construction du vaste temple dédié à Jupiter. Il attaqua ensuite Gabies mais sans véritable succès et fit croire qu'il abandonnait et reprenait la construction du temple. 
Puis en accord avec son fils Sextus, il lui demanda de s'enfuir à Gabies et de prétexter la tyrannie de son père pour demander la protection de Gabies. Avec le temps Sextus retourna les esprits, fit des petites guerres régulièrement à Rome qu'il emportait. Il prenait de l'autorité, était écouté et un jour se sentit prêt à agir et envoya un message secret à Tarquin son père, pour lui demander ce qu'il devait faire. Tarquin ne répondit pas, alla au jardin avec le messager et énervé décapitait d'une baguette les têtes de pavots les plus élevés. 
Le messager revint croyant avoir échoué et raconta la scène. Sextus comprit et fit arrêter sous tous prétextes les principaux chefs de Gabies, les fit périr publiquement, d'autres en secret et les derniers s'enfuirent ou furent exilés. Les biens furent partagés dans le peuple. Privé de tous conseils, Gabies tomba alors dans les mains de Tarquin.
Tarquin fit en suite la paix avec les Eques et renouvela le traité avec les Etrusques. Il revint à la construction du très grand temple de Jupiter sur le Mont Tarpéien, ou encore Capitolin, et fit détruire tous les temples existants après avoir consulté les auspices. Or les augures ne furent pas favorables pour le temple dédié au dieu Terme et l'on interpréta qu'on ne pouvait mettre fin à la solidité et la puissance de Rome.
Pendant la construction des manifestations se firent jour. On trouva d'abord une tête conservée dans les fouilles, on s'explique alors que là serait la tête de l'empire. Puis un serpent sortit d'une colonne de bois. Tarquin s'inquiéta de ce prodige et voulut consulter le plus grand oracle connu, celui de Delphes en Grèce. mais celui-ci étant trop loin, trop exposé et l'obligeant à trop de vacances du pouvoir, il envoya deux de ses fils Titus et Arruns, accompagné du fils de Tarquinia, sœur du roi, nommé Lucius Iunius Brutus. Ce dernier comprenant la férocité du roi, se faisait passer pour insensé, se laissant railler, abandonnant ses biens au prince et acceptant le surnom injurieux de Brutus. 
A Delphes, les fils du roi consultent selon les désirs de leur père, mais ne résistent pas à demander qui succédera à Tarquin. Une voix du fond du temple répondit que ce serait celui qui, le premier, baiserait leur mère. Ils convinrent de n'en rien dire à leur frère resté à Rome, mais Brutus, prit d'un malaise voulu, s'effondra et en touchant le sol il l'embrassa. Il avait compris que le message désignait la Mère de tous la Terre-Mère. A leur retour on s'apprêtait à combattre les Rutules.
Les Rutules habitaient Ardée une nation puissante, mais la guerre leur fut déclaré pour le butin suite à l'épuisement des finances consacrées au temple de Jupiter et aux grands travaux de l'égout pour évacuer les immondices, le percement de galeries autour du cirque, ou encore l'envoi de colonies à Signa et à Circéi, pour prévenir d'attaques à venir de la terre ou de la mer.
On essaya l'assaut qui échoua et on décida d'un blocus. Or comme le temps se faisait long et sans attrait, on donna des congés, surtout aux officiers. Ils participaient à des festins et des débauches. Un soir Sextus Tarquin recevait Tarquin Collatin, fils d'Egérius. Ils parlent des femmes et de leur fidélité. Collatin répondit qu'il ne fallait pas en parler des heures pour savoir que sa femme Lucrèce, l'emporterait sur toutes les autres. "Allons à cheval et constatons par nous mêmes" ajouta-t-il.
Brutus, à Delphes, embrasse la Terre (Mère) devant les fils de Tarquin - Sébastiano Ricci
Viol de Lucrèce
Le vin agitait les têtes, ils arrivèrent à Rome puis vont à Collatie et y trouvent les belles filles du roi et leurs compagnes au milieu d'un repas somptueux. Lucrèce au contraire est avec ses femmes et file de la laine. Elle les reçoit et eut les honneurs du défi. C'est alors que Sextus Tarquin conçut l'odieux désir de posséder Lucrèce.
Peu de jours après, Sextus revient seul avec un ami. Il est reçu dans son appartement et dans la nuit quand tout est calme et endormi, il se rend chez Lucrèce. Il tire son épée, la réveille, pose sa main sur son sein et menaçant lui intime le silence ou la mort. Il lui déclare son amour, la presse, la menace, mais elle résiste fermement. Il lui dit qu'après l'avoir tuée, il égorgerait un esclave nu afin de montrer qu'elle aurait été poignardée dans la consommation d'un ignoble adultère, ruinant définitivement sa vertu.
Sextus Tarquin déclare son amour à Lucrèce - Gustave Moreau
Vaincue par cette crainte, elle lui cède et Sextus Tarquin repart fier de son triomphe. Lucrèce envoie à Rome et à Ardée un message demandant à son père et son mari de venir accompagnés chacun d'un ami sur. Spurius Lucrétius (son père) arrive avec Publius Valérius, fils de Volésus, et Collatin (son époux) vient avec Lucius Iunius Brutus. Lucrèce est assise dans son appartement dans une morne douleur. Elle répond à son mari que rien ne peut rester à une femme qui a perdu l'homeur. Son corps a été souillé, comme le montre les traces dans son lit, mais le coeur est resté pur et sa mort le prouvera. Elle demande leur engagement de punir l'adultère et désigne Sextus Tarquin d'en être l'auteur les armes à la main.
Ils cherchent à adoucir sa douleur, lui montre l'absence d'intention de sa part et rejette  la faute sur l'auteur de la violence. Le corps n'est pas coupable quand le cœur est innocent. Elle les rend responsables du sort de Sextus, mais déclarant que nulle femme survivant à sa honte, n'ose invoquer l'exemple de Lucrèce, elle s'enfonce dans le coeur un couteau qu'elle tenait caché sous sa robe. Tonbant sur le coup elle expire.
Sextus Tarquin menace et viole Lucrèce - Tintoretto
En pleine douleur, Brutus retire le fer dégoûtant de sang et le tenant levé jure de poursuivre par le fer ou le feu ou par tous moyens, l'orgueilleux Tarquin, sa femme criminelle, sa race, et ne plus souffrir de rois à Rome, nie eux ni aucun autre. Il passe le fer à Collatin puis à Lucrétius et à Valérius, tous étonnés du changement de cet homme qu'on disait insensé, et tous à leur tour répétèrent ce serment.
Le corps de Lucrèce est exposé en place publique, expliqué, suscitant une horreur universelle. Le peuple maudir l'excécrable viloence de Sextus et tous suivent les conseils de Brutus de prendre les armes  contre des princes qui les traitent en ennemis. On en laisse la moitié à Collatie et l'autre moitié marche sur Rome. On accourt au forum et le crime est ressenti tout aussi violemment. Brutus arrangue la foule et décrit l'horreur de la situation, la peine du père, le despotisme des Tarquin et la misère du peuple plongé dans des travaux de fosses et des cloaques immondes. Il rappelle les horreurs antérieures des Tarquin. Le peuple prononce la déchéance du roi, condamne à l'exil Lucius Tarquin, sa femme et ses enfants. Tullia s'enfuit de son palais. 
Le roi entend la rumeur à Ardée et revient à Rome. Il y trouve les portes fermées et on lui signifie son exil. L'armée accueillit Brutus libérateur de Rome et chassa les enfants du roi, qui se réfugièrent à Caeré chez les Etrusques avec leur père. Sextus Tarquin qui se réfugia à Gabies y fut assassiné
Les comices assemblées par centuries, convoquées par le préfet de Rome nommèrent deux consuls; Lucius Iunius Brutus et Lucius Tarquin Collatin.
Le serment de quatre sur le corps de Lucrèce - Evariste Alexandre