L'Enéide de Virgile - Livre X
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Jn  
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Jupiter convoque l'assemblée des Dieux et les somme de ne plus intervenir. Pendant que les Rutules assiègent le 
camp, Enée rentre, fort de l'alliance des Etrusques. La bataille fait rage. Turnus tue Pallas. Enée abat Mézence.
Jupiter a réuni les Dieux sur l'Olympe et tance vertement ceux-ci car malgré ses ordres, cetains Dieux s'affrontent dns le Latium pour faire échouer la destinée troyenne. Vénus prend la parole et dans un long exposé, elle rappelle les tribulations d'Enée depuis Troie en flammes jusqu'aux rives du Tibre où ils sont assiégés. Tout cela dit-elle, conformément aux Destins. Aussi, elle n'accepte pas les interventions de Junon, d'Iris ou Alecto. S'ils ne doivent pas rester ici qu'on l'autorise au moins à sauver son petit-fils Ascagne (Iule) qu'elle emmènera dans l'une de ses villes comme Cythère, Idalie ou Paphos.
Junon, toute en colère, réplique et se justifie. il n'y avait pas d'intervention divine dans le choix d'Enée de partir rejoindre Evandre et les Etrusques et d'avoir lissé son camp conduit par le trop jeune Iule. Les Troyens en s'installant prennent la place de Turnus fils de la divine Vénilla et descendant de Pilimnus, donc installés depuis fort longtemps. De plus, il était promis à Lavinia et son père Latinus s'empressait de prendre Enée pour gendre. Puis se tourant vers Vénus, elle lui reproche d'être intervenu pour dissimuler son fils aux yeux des Grecs (pour quitter Troie) ou d'avoir transformé ses navires en Nymphes, alors qu'elle-même ne pourrait agir. Et encore de reprocher à Vénus cette terrible guerre qui mena au désastre de Troie (choix de Paris en faveur de Vénus et contre Junon, puis enlèvement d'Hélène promise en récompense). Et elle conclut à l'endroit de Vénus "Tes plaintes sont injustes et tes querelles inutiles".
Jupiter élève alors la voix. Il ne veut plus d'intervention, que chaque camp engage sa force, sa faveur et sa lecture des oracles. Et qu'ainsi les Destins trouvent le moyen de s'accomplir. (en fait Jupiter connait les Destins et la victoire attendue des Troyens et il impose aux Dieux de ne plus chercher à modifier ces Destins). Et il jure par le fleuve de son frère stygien. (Pluton dont les Enfers sont bordés par le Styx, or les serments jurés par le Styx ne peuvent plus être modifiés).
Cependant les Rutules forçaient les défenses du camp assiégé et les Troyens livraient leurs dernières forces. De son côté Enée avait rencontré les Etrusques de la part d'Evandre et il avait indiqué que Mézence et Turnus, ennemis des Etrusques, le combattaient lui-même. Sans retard, le roi étrusque Tarchon décida d'une alliance. Et Enée avait repris ses navires et rentrait au camp, suivi des navires étrusques guidés par autant de chefs valeureux; Massicus de Clusium et mille hommes, Abas avec six cents jeunes gens de Populonie et trois cents de l'île d'Ilva, Asilas de Pise et mille soldats hérissés de lances, Astyr le cavalier et trois cents hommes de Céré, du Minio, de Pyrges et de Gravisca. Il y avait aussi Cupavo chef des Ligures avec son casque orné de plumes de cygne cadeau de Cygnus en deuil de Phaéton. Une troupe vient aussi de Mantoue dirigée par Ocnus, fils de Mantô. Ainsi c'est trente navires qui accompagnent Enée.  
Or à mi-chemin du camp, Enée rencontra les nymphes que Cybèle avait transformées à partir des anciens navires qu'elles étaient. La plus hardie Cymodocée s'adressa à Enée. Elle lui conte qu'elles étaient les pins de l'Ida (montagne de Troie où elles avaient poussé, puis été coupées pour devenir les navires d'Enée, jusqu'à ce que Cybèle les transforme en nymphes divines et leur permettent de fuir le camp assiégé). Et elle indique que Turnus assiège le camp et qu'Ascagne (Iule) est en danger. Mais déjà la cavalerie arcadienne (Evandre) et les Etrusques ont pris position face à Turnus qui tente de les empêcher de se joindre au camp. Et la nymphe quitte Enée et s'enfonce dans les flots.
Enée est stupéfait de cette vision, mais il va au plus pressé et se hâte vers le camp. Il s'adresse à Cybèle, mère des Dieux, elle qui chérit le mont Dindyme, les villes couronnés de tours et les lions attelés sous les rênes (Virgile décrit ici les attributs fréquents des représentations de Cybèle). Au matin, il voit le camp et celui-ci l'acclame de loin en retour. Turnus ne comprend pas l'attitude des assiégés quand soudain, il aperçoit la flotte nombreuse dressée vers le rivage et à sa tête Enée avec l'aigrette de son casque qui étincelle, une flamme qui s'échappe de son cimier et son bouclier d'or qui vomit des torrents de feu.
Tarchon (chefs des Etrusques) fait éperonner son navire sur la terre latine pour s'y fixer mais sa poupe cède, chaque navire accoste à son tour. Turnus s'est placé en face sur la côte. Enée le premier se jette à leur rencontre et terrasse Théron, puis Lichas et Cissée et encore le monstrueux Gyas que sa massue dévastatrice n'a pas secourue. Vénus discrète écarte les coups qui ne font que l'effleurer. Ainsi l'armée troyenne et l'armée latine s'entrechoquent.
De son côté Pallas voit ses cavaliers à terre et fuyant devant les Rutules les poursuivant. Il leur redonne du courage et leur demande de ne pas se confier à leurs jambes mais au fer qu'ils tiennent au point. Il entraine ses hommes et se heurte déjà à Lagus qu'il perce de sa lance. Hisbon vient le secourir mais en vain Pallas le transperce de l'épée d'Evandre. Les Arcadiens se ressaisissent et attaquent à leur tour. Lausus contient les assaults et fait reculer Arcadiens et Etrusques. Juturne prévient Turnus qui se porte à cet endroit et défie Pallas. Ce dernier en invoquant Hercule lance son javelot qui effleure Turnus, celui-ci réplique avec le sien qui transperce le bouclier et pénètre la poitrine de Pallas. Il tente de l'arracher mais il s'écroule, mort, sur la terre. Turnus enlève son baudrier où Clonus avait ciselé dans l'or le crime des Danaïdes. Les Arcadiens enlèvent le corps de Pallas sur son bouclier. 
Enée est averti de ce malheur. Il se jette dans la mélée et terrasse de nombreux Rutules. Les plus braves succombent, même Tarquitus, fils de Faunus et de la Nymphe Driopé, est transpercé, puis Antée, Lucas, ou Numa, ou Camers fils de Volcens. Il arrête le char de Lucagus que son frère Liger conduit, la javeline transperce le combattant qui roule à terre, Enée arrête le char et enfonce son épée dans le corps du frère.
Jupiter intervient et indique à Junon qu'elle peut intervenir, mais seulement pour enlever Turnus et dès lors retarder seulement  l'heure de sa mort. Junon rentre sur le champ de bataille, simule l'ombre d'Enée, avec son casque et son aigrette, harcèle Turnus de la voix, puis s'enfuit. Turnus poursuit alors son ennemi. L'ombre va au rivage et se réfugie dans le vaisseau du roi Osinius de Clusium. Turnus l'y suit. Alors Junon rompt les amarres et s(envole avec l'ombre, laissant Turnus égaré au milieu de la mer. De son côté Enée cherche Turnus et ne le voie plus et il transperce tout ceux qui s'approchent. Turnus cherche le moyen d'échapper à son terrible sort, il glisse dans l'eau et aborde dans la ville de son père Daunus.
Inspiré par Jupiter, Mézence entre dans la bataille. Les troupes tyrrhéniennent (Etrusques) accourent contre cet ennemi haï. Mézence tue les héros qui se jettent contre lui, tous même Evanthe et Mimas, le compagnon de Pâris que sa mère Théano, femme d'Amycus avait mis au monde la même nuit que la fille de Cissée, enceinte d'une torche, avait accouché de Pâris (Hécube, épouse de Priam, est la fille du roi Thrace Cissée, Virgile rappelle ici le rêve qu'elle fit quand grosse de Pâris, elle rêva d'être enceinte d'une torche enflammée. Ce rêve prémonitoire indiquait que Pâris par ses actes - l'enlèvement d'Hélène - ferait brûler Troie).
Il provoque tant qu'Enée le recherche. Mézence lui jette sa javeline, elle ricoche sur le bouclier d'Enée et transperce Antorès, le compagnon d'Hercule qui était resté attaché à Evandre. Enée riposte et blesse Mézence à l'aine. Enée l'attaque avec son épée, Mézence meurtri est protégé par son fils Lausus et les siens. Enée combat Lausus et le tue. Mézence est effondré à cette nouvelle, il demande son cheval et le monte. Il court vers Enée, jette sa lance qui rebondit sur le bouclier d'or. Trois fois, il lance un trait, trois fois Enée l'évite. A son tour, le Troyen abat d'un trait le cheval qui s'effondre et roule sur son cavalier. Enée s'approche et l'achève.
Virgile dans ce chapitre, comme dans les autres, multiplie les descriptions, les détails, et nomme de nombreux intervenants, dont peu sont réellement connus. Nous avons conservé dans le résumé quelques descriptions ou noms de ce type pour conserver le style, mais le texte est beaucoup plus prolixe.