Ovide - Les Métamorphoses - livre IX vers 134
Exploits, mort d'Hercule .

Les exploits du grand Hercule (Héraclès) avait rempli la terre. Mais il fut également vainqueur à Oechalia. (Eurytos, le roi d'Oechalia, avait promis sa fille Iole au meilleur tireur à l'arc. Héraclès l'emporta, mais Eurytos refusa la main de sa fille au héros et, aidé de ses fils, ils le chassèrent. Héraclès revint, tua Eurutos et ses fils et emporta Iole.)

Le bruit, mêlant le vrai au faux, couru alors jusqu'aux oreilles de Déjanire qu'Hercule lui préférait Iole. Elle pleure, mais se rassure en imaginant reconquérir l'amour de son époux. Et comme il vient vers elle accompagné de sa nouvelle conquête, elle remet à Lichas la tunique imprégnée du sang de Nessus, supposée ranimer un amour défaillant, pour qu'il la remette à son époux. Sans soupçon, le héros met la tunique sur ses épaules et commence un sacrifice en l'honneur de Jupiter (Zeus).

Tandis qu'Hercule (Héraclès) offrait l'encens aux flammes et ses prières à Jupiter (Zeus), revêtu de la tunique que lui avait fait porter son épouse, le poison de l'hydre se réveilla à la chaleur et se répandit sur les membres du héros. Avec courage, il retient ses gémissements, mais bientôt le mal le vainc et, repoussant les autels, il remplit de ses cris l'Oeta. Il tente d'arracher la tunique, mais collée, il arrache sa propre peau en même temps. Rien n'arrête le poison et s'adressant à Junon, il hurle la prochaine victoire de la déesse, alors qu'il avait toujours obéit à ses ordres.

Il avait tué Busiris qui souillait les temples, étouffé Antée qui reprenait ses forces au contact de la terre. Il ne craignait ni le pasteur d'Hibérie (Géryon), ni le monstre à trois corps Cerbère. Et il évoque chacune des ses victoires; le taureau (de Crète), l'Elide (le sanglier d'Erymanthe), les ondes du Stymphale (les oiseaux du lac), les bois du Parthénios (la biche aux pieds d'airain), la conquête du baudrier d'or du Thermodon (la ceinture d'Hippolyte), la conquête des fruits gardés par un dragon toujours éveillé (les pommes d'or du jardin des Hespérides), la victoire contre les Centaures (Pholos et les autres centaures avinés), la vanité de l'Hydre à redoubler ses forces (l'Hydre de Lerne), la mort du maître des chevaux de Thrace engraissés de sang (Diomède et ses cavales anthropophages), la monstrueuse bête de Némée broyée entre ses bras (le lion de Némée), le support du ciel sur sa nuque (Héraclès avait porté la voute du ciel qu'Atlas tenait habituellement).