Virgile - 6ème Bucolique
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Les Bucoliques racontent la vie paysible des champs dans la campagne de Mantoue.
Deux bergers virent dans une grotte, Silène endormi. Ses veines étaient enflées de vin et ses guirlandes gisaient tout près, et de sa main pendait une lourde coupe à l'anse usée.
Ils l'attaquent et l'enchainent de ses propres guirlandes. Aeglé, la plus belle des Naiades, les aide et quand il revient à lui, elle lui barbouille le front et les tempes de mûres sanglantes.
"Déliez-moi, enfants, c'est assez d'avoir pu être surpris. Ecoutez les chants que vous désirez; ils seront votre salaire; elle en aura un autre". Et aussitôt il commence.
Silène portant le jeune Bacchus
Marbre hellénistique
Rome palatin
Alors vous auriez vu les Faunes, et les bêtes sauvages s'ébattre en cadence, les chênes rigides balancer leurs sommets. Le Parnasse rocheux (montagne de Grèce dédiée aux Muses) se plaît moins à entendre Phoebus (Apollon), ni le Rhodope, ni l'Ismare (montagne de Thrace) n'admirent autant Orphée.
Il chantait comment dans le vide immense, s'étaient rassemblés les semences de la terre, de l'air, de la mer et du feu fluide. Comment ces premiers éléments formèrent, en s'agrégeant, toutes les premières combinaisons des choses et le globe tendre à lui-même, comment le sol commença à durcir, à renfermer Nérée dans la mer (dieu de la mer) et à prendre peu à peu la forme des choses, comment luit le soleil inconnu, comment les nuages rejetées en pluie, comment les forêts se dressèrent çà et là et comment les animaux errèrent pour la première fois dans les montagnes.
Ils chantent les cailloux jetés par Pyrrha*, le règne de Saturne (avec l'évocation de lâge d'Or), l'oiseau du Caucase (l'aigle de Zeus qui dévorait le foie de Prométhée) et le larcin de Prométhée (qui avait volé le feu et l'avait donné aux hommes, c'est pourquoi Zeus l'avait enchainé au Caucase). Il y ajoute la fontaine où ils laissèrent Hylas, qu'il réclamaeint à grands cris "Hylas, Hylas". (lors d'une halte des Argonautes, Hylas fut attiré par des Nymphes et fut perdu) * Pyrrha et Deucalion sont sauvés du déluge de Zeus. Cherchant à repeupler la terre, l'oracle leur conseilla de jeter derrière eux les os de leur grand--mère et quand ils comprirent que les pierres étaient les "os" de Gaia la Déesse Terre, ils les jetèrent derrière eux, les pierres jetées par Deucalion donnaient des hommes et ceux jetées par Pyrrha donnaient des femmes.
Il chante la jeune fille (Atalante) éblouie par les pommes des Hespérides, puis il entoure de mousse les sœurs de Phaéton (lors de la chute de Phaéton, ses sœurs - les Héliades - en pleurs, furent transformés en aunes). 
Il chante le poête Gallus* errant aux bords du Permesse (rivière de Béotie) et guidé par une des soeurs (une Muse) sur les monts d'Aonie (Béotie), et comment le chœur entier de Phoebus s'est levé (l'ensemble des Muses guidé par Apollon), comment Linus lui a dit "les Muses te donnent ces chalumeaux (flute de Pan), prends les et comme le vieillard d'Ascra (Hésiode), chante les bois sacré de Grynium (Asie Mineure) en l'honneur d'Apollon" * Poête ami de Virgile
Et il chanta encore Scylla, la fille de Nisus (elle trahi son père pour l'amour de Minos qui, par dédain, l'attacha à un mât où elle fut transformée en aigrette), ou cette autre Scylla aux flancs éblouissants de chiens de mer aboyants (amoureuse de Glaucus qu'aimait aussi Circé. Cette dernière la transforma en monstre sur lequel s'échouaient les marins dans le détroit de Messine - Charybde et Scylla -, dont ceux d'Ulysse) 
Il conta encore la métamorphose de Térée*, quels repas, quels présents lui prépara Philomèle, quelle course l'emporta dans les déserts et avec quelles ailes le malheureux survola auparavant son palais ? * Térée époux de Procné et père d'Itys. Il força et viola sa belle sœur Philomèle. Procné ve vengea, tua son fils et le servi en repas à Térée. Pour leurs punitions, Térée fut changé en épervier, Procné en hirondelle et Philomèle en rossignol.
Tout ce qu'Apollon chanta sur l'Eurotas (rivière de Sparte) à ses lauriers (évocation de Daphné changée en laurier), Silène le chante jusqu'à l'heure où Vesper (Hespéros, l'étoile du soir) s'avança dans l'Olympe.