Bellérophon - Symboles

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Héros corinthien, monté sur Pégase et vainqueur de la Chimère.

Il s'agit de la dérive du Héros, qui à force de remporter des victoires avec le secours des Dieux et de ses amis, renie les uns et les autres et se croit aussi Fort et Divin que les Dieux. Ou encore comme Sisyphe son grand-Père, aussi peu croyant et peu craignant des Dieux. Le chatiment intervient et laisse de même, le héros vivant mais démuni, afin qu'il comprenne le sens de l'intervention des Dieux. Le message qui se retourne contre son porteur est devenu un proverbe au travers de cette histoire. Le passage avec la reine Sthénébée est à rapprocher de nombreuses légendes identiques dont la célèbre histoire de Joseph, dans la Bible, avec la femme de Putiphar, intendant du Pharaon ou Pharaon lui-même.

Dans la lutte du Bien et du Mal, les Dieux dotent les plus forts et les plus méritants des pouvoirs qui leurs seront nécessaires; ici Athéna guide vers le mors d'or et Pégase puis lui donne solution du plomb. Mais les Dieux restent jaloux de leurs pouvoirs et se font respecter. Alors que tous avaient respecté les lois de l'hospitalité à l'égard de Bellérophon, quoiqu'ils en pensaient, Bellérophon trahit sa parole pour tromper et tuer Sthénébée. C'est pourquoi lorsque Bellérophon trahit à son tour les Dieux, il lui impose un chatiment similaire.

Bellérophon est un symbole d'orgueil, devant les hommes et devant les forces supérieures. C'est aussi une forme d'athéisme, croyant qu'un homme peut tout comprendre, tout dominer du monde et des Dieux. La véritable "Chimère" comme le langage commun l'a finalement adopté n'est pas le monstre, mais la vanité de Bellérophon, en cela c'est la Chimère qui est vainqueur et non Bellérophon comme il l'a cru et comme les hommes le croyaient. La Chimère n'est donc qu'une création hasardeuse, terrible, mais qui va révéler la triste personnalité de son "vainqueur".

Bellérophon et Pégase - Bertoldo Di Giovanni - Vienne - 1486

La création, l'univers sont gorgés de "Chimère" à vaincre, mais le véritable combat est la lucidité, l'utilité et l'humilité de la victoire. C'est ce que révêle, négativement, l'histoire de Bellérophon, dont le nom même s'asseoit sur un meurtre originel, dont on ne sait même pas s'il était utile, nécessaire ou déjà vanité.

On trouve aussi, le thème de l'éternelle errance, comme chatiment des Dieux. En fait cette errance est le fruit de l'orgueil du Héros qui le coupe du monde et des Dieux, faute pour lui de garder sa claivoyance.