Thisbé et Pyrame - légende de Majnoun et Leila

Ce poême arabe préislamique a été véhiculé par les bédouins depuis la Perse de Babylone, pour se répandre dans la majeure partie du monde musulman.

Probablement l'une des plus connues du monde islamique, cette histoire d'amour entre deux jeunes gens est racontée dès le XII°siècle par le perse Nizami qui lui donnera sa grande notoriété.

Le beau Qaïs, fils d'une grande famille de bédouins, poête, tombe soudain amoureux de sa cousine Leïla. Et il chante des poêmes dédiés à son amour pour elle.

Or le mariage chez les bédouins est décidé uniquement par les pères, et le chant de Qaïs pour Leïla est une insulte à leur autorité. Qaïs clame ses poêmes pour se faire entendre et la famille de Leïla obtient du calife l'autorisation de tuer Qaïs.

Le Calife intrigré, fait venir Leïla et découvre une jeune fille maigre et hâlée. Etonné, il convoque Qaïs à son tour et lui demande pourquoi il clame la beauté de Leïla, alors que celle-ci n'est même pas aussi belle que la moins belle de ses femmes.

Majnoun et Leïla

Qaïs lui répond tout simplement "vous n'avez pas mes yeux, et vous ne pouvez pas voir son immense beauté et l'amour infini que j'ai pour elle".

La famille de Qaïs offre pour le mariage de Leïla, cinquante chamelles, mais son père refuse. Qaïs devient fou et son père l'emmène à la Mecque, mais une voie intérieure répète inlassablement le nom de Leïla.

On le surnomme "Majnoun" le fou, le fou de Leïla. Un jour on le prévient que Leïla est devant sa porte, mais il refuse de la voir de peur qu'elle l'empêche un instant de penser à Leïla.

Leïla quitte la région et se marie. Majnoun vit dans le désert et chante son amour, puis on le retrouve mort couché sur un dernier poême dédié à Leïla.

Majnoun et Leïla - Tapis persan de Kashan

Pour la philosophe et soufiste; Murshida Sharif Lucy Goodenough, Majnoun répond au Calife "Pour voir la beauté de Leïla, il faut avoir les yeux de Majnoun". Ces "yeux de Majnoun" sont les yeux de l'idéalisme, les yeux qui voient la beauté.