Ovide - Les Métamorphoses - livre X vers 298
 De l'incestueuse Myrrha et de son père Cinyras, roi de Chypre.
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> De Cinyras (roi de Paphos) naquit une fille Myrrha. Celle-ci conçoit un amour pour son père comme une pensée criminelle. Elle s'interdit d'y songer, mais se demande pourquoi les animaux sont libres de ce choix et pourquoi les hommes ont-ils conçus une loi malfaisante. Elle envie les peuples ou la mère s'unit au fils et la fille à son père (les Perses, les Egyptiens et à Athènes entre frère et soeur dans certaines conditions). Mais la conscience du crime s'impose et résolue, elle entreprend de se suicider. Elle accroche le lacet au chambranle quand sa nourrice la surprend dans ce funeste dessein.
Elle supplie Myrrha de lui confier son chagrin et quand elle devine la passion pour son père, elle s'impose de l'aider. Alors que les matrones célébraient les fêtes de Cérès, elles s'interdisaient durant neuf nuits certains actes dont ceux de l'amour. La nourrice loua à Cinyras les vertus d'une belle jeune fille et introduisit Myrrha dans la couche paternelle. Dès la première nuit, elle fut enceinte, mais chaque nuit elle revient commettre le même forfait. A la fin Cinyras veut connaître l'amante aux étreintes renouvelées et il se fait apporter un flambeau. Il découvre à la fois son crime et sa fille. Il tire son épée mais Myrrha fuit et à la faveur de l'obscurité, fut soustraite à la mort.
Elle erre des mois au-delà de l'Arabie et parvient accablée sur la terre de Saba. Elle supplie les dieux de la délivrer de ce crime et de ne lui donner ni plus de vie, ni même la mort. Et pour cela suggère aux dieux de la métamorphoser. Elle fut entendue et déjà ses pieds se transforme en racine, ses os deviennent un bois dur, le sang circule transformé en sève. Myrrha ne peut supporter l'attente, elle pleure et des gouttes tièdes coulent de l'arbre. La myrrhe conserve le nom de celle dont elle provient. 
Cependant l'enfant de la faute croissait sous le bois. Lucine (Ilithyie) aperçoit l'arbre avec une forme de femme en travail et impose ses mains. L'écorce se fend et livre passage à l'enfant (Adonis) qui vagit et qui attire les Naîades. Il est si beau que l'Envie elle aussi, louerait sa beauté. Il est comme ces amours qui n'ont de différences à Cupidon que l'absence de carquois.