Les Tragiques - Eschyle - Les Perses
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La pièce écrite en 472 av JC se passe à Suze, devant le palais de Xerxès, roi des Perses et fils du défunt Darius. Atossa est la veuve de Darius. 
Le chœur, mené par le Coryphée, est formé des conseillers du roi. Un Messager arrive. L'ombre de Darius apparaît. Xerxès revient défait et épuisé.
Décrivant et dénombrant l'immense armée perse venu de toute la terre, le Chœur déclare "Rien ne peut tenir tête à l'armée de la Perse, à son peuple de braves !". Mais les nouvelles sont anciennes, aucun messager n'est venu récemment et le doute et la peur s'installent, "Chaque femme de Perse a vu son guerrier, le fougueux compagnon de ses nuits, partir en emportant au loin ses regrets d'épouse amoureuse. . . Comme elle est seule !"
La reine Atossa entre et le Coryphée l'accueille. "Reine chargée d'ans, mère de Xerxès, épouse de Darius, salut!". L'inquiétude de la Reine est grande et les songes angoissent ses nuits. Ainsi, elle avait vu deux très belles femmes, deux sœurs, l'une grecque, l'autre barbare. Xerxès intervient et les attelle à son char mais l'une accepte le harnais tandis que l'autre brise ses liens et le joug, faisant tomber Xerxès. Darius veut aider son fils, mais celui-ci déchire ses vêtements.
Et encore au matin tandis qu'elle prenait des offrandes, un aigle se réfugia sur l'autel de Phébos. Puis un faucon se précipita sur lui et griffa sa tête de ses serres. (l'aigle représente Xerxès qui ne reçoit pas le secours du Dieu et au contraire est blessé par un ennemi, la Grèce.). La reine s'enquiert d'Athènes et de son armée à longues piques et l'épée du corps à corps, opposée aux flèches des archers des Mèdes. 
Arrive alors un Messager. "Las ! Oh ! Malheur d'être le premier messager des malheurs ! Mais force m'est bien de déployer toute l'étendue du désastre, Perses : notre armée tout entière a péri face aux Grecs !" Et en témoin qu'il était *¹, il poursuit "Pullulement macabre, les pauvres dépouilles de nos morts, sous la falaise de Salamine et dans tous les parages alentour !". Le Choeur se lamente à son tour "Sort fatal ! odieuse Athènes ! Nul doute qu'il ne m'en souvienne : tant de femmes de Perse auront perdu par Elle leurs raisons de vivre : leurs fils et leurs époux !"
*¹ Eschyle lui-même combattit à Salamine, il décrit ce qu'il a vu.
*² En réalité 470 vaisseaux principaux de guerre et une multitude d'embarcations pour déplacer les hommes. La reine Atossa interroge le Messager et le prie de donner des détails et de dévoiler les noms de ceux que l'on doit pleurer. "Xerxès est vivant, il voit la lumière." commence le Messager qui poursuit en racontant la tragique déconvenue des dix mille vaisseaux perses *² et de leurs chefs dans le détroit de Salamine, face aux trois cents dix navires des Grecs. 
Salamine++++
Il décrit la ruse des Grecs qui avaient envoyé à Xerxès un faux déserteur (Sicinnos) qui révêla que les guerriers attendraient la nuit pour s'évader et fuir l'impossible combat. Xerxès le croyant fait bloquer les passes et l'armée Perse attend en vain toute la nuit. Au matin, les Grecs attaquent et chantent "Allons, enfants de Grecs ! Délivrez la patrie, vos femmes, vos enfants !" puis sèment l'effroi et la mort parmi des vaisseaux Perses bloqués les uns contre les autres et ne pouvant plus manoeuvrer.
Il conclut "Ah ! La masse de nos malheurs est si grande que, même si j'y mettais dix jours, je ne viendrais pas à bout de t'en dresser le bilan ! Dis-toi bien qu'on a jamais vu, en une seule journée, périr en masse un tel nombre d'hommes." Mais le pire, il ne l'a pas encore révêlé. Xerxès avait posté toutes ses troupes terrestres sur un ilot voisin afin de tuer les Grecs qui voudraient s'y réfugier. Or a la fin du combat naval, les Grecs abordent l'ilot et tuent les guerriers qui ne peuvent plus s'enfuir.
Alors Xerxès qui voyait tout le combat du haut d'une falaise où il avait fait installer son trône, lança ses ordres à l'armée de terre, déchira ses vêtements et ordonna la fuite, provoquant la débandade. Quelques navires reprennent la mer et fuient le combat, l'armée de Terre quant à elle remonte par la Béotie, la Thessalie et la Macédoine perdant de nombreux hommes par la faim et la soif. Mais au passage du Strymon gelé, seul les premiers survécurent, car les rayons du soleil fit fondre la glace qui engloutit les hommes. Les derniers rescapés, une mince poignée d'hommes parcourut la Thrace avant de retrouver leurs foyers.
Bataille de Salamine 480 av JC La reine Atossa rentre au palais pour prier et invite les anciens à recevoir les hommes et accueillir el Roi. Le Coryphée conclut "Voici donc, Zeus souverain, que tu as détruit l'armée des Perses au front altier, cette multitude humaine ! . . . Et des femmes innombrables déchirent de leurs doigts frêles leurs voiles, en baignant leur sein d'un ruissellement de pleurs, navrées de compassion."
Le roi de Perse avait une armée d’environ 300 000 hommes (composée de nombreux peuples : Perses, Mèdes, Assyriens, Indiens, Caspiens, Ethiopiens, Libyens, Ioniens, etc.), et sa flotte se composait de 1 200 navires (en provenance d’Egypte, Phénicie, Perse, etc.). 
La Reine revient sans faste suivies d'escalves portant les offrandes. "Mes amis, quand on a l'expérience des choses humaines, on sait bien qu'ici bas, le jour où déferle une vague de malheurs, tout devient volontiers sujet d'effroi, tandis qu'aux moments où la fortune nous porte à pleine voile, nous nous persuadons que cette heureuse chance ne tournera ni ne cessera jamais." Et elle offre des libations pour les morts à l'intention de son époux Darius, et le Choeur prononce les louanges du défunt roi. 
L'ombre de Darius parait alors et il interroge. "Vite, parlez, qu'on ait pas à me reprocher de m'être attardé. Quel est ce malheur nouveau qui pèse sur les Perses ?". Le chœur n'ose répondre par respect et Atossa informe le grand Roi. Elle raconte que Xerxès a rassemblé les Perses par mer et par terre et ont déferlé sur la Grèce. Elle dit comment ils ont franchi le Bosphore (par des ponts flottants attachés sur des barques) , et comment la déroute navale à entrainer la débâcle de l'armée de terre.
Les Grecs de la Ligue de Corinthe n’opposaient aux Perses qu’une armée composée de 20 000 hommes environ, ainsi que de 350 navires. 
L'ombre de Darius comprend l'accomplissement des oracles. "Quand l'homme pousse à la roue, le Ciel de son côté vient lui prêter la main." Et c'est la démesure (l'Hybris) qui a perdu le jeune et bouillant Xerxès. Il se remémore que Zeus avait confié à un seul homme de conduire les Perses et le premier fut Médos (fils de Médée et d'Egée), puis Cyrus qui conquit les peuples, puis lui même Darius qui n'infligea pas pareil malheur à l'Etat (malgré la défaite de Marathon), alors que Xerxès "courtes années, courtes idées !" ruine en une fois tout l'effort des Rois.
Le Coryphée l'interroge sur ce qu'il y a lieu d'entreprendre et l'ombre de Darius reprend "En renonçant à tout campagne militaire en terre grecque, l'armée des Mèdes serait-elle encore plus puissante, leur sol lui-même, à ces gens là, combattrait pour eux !" Et il prédit que les troupes Perses encore présentent au bord de l'Asope en Béotie sont perdues (il annonce ainsi la défaite de Platées où le général perse Mardonios fut écracé par l'armée de Sparte). "Aux atrocités qu'ils ont commises, répondent celles qu'ils subissent, et d'autres qu'ils vont subir." ajoute l'ombre du défunt roi.
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Poursuivant encore " C'est une immense bouillie sanglante que la lance dorienne fera oblation au sol de Platées. . . Quand on est que mortel, on ne doit pas nourrir des visées exorbitantes; car la fleur et le fruit que porte la Démesure, c'est l'Aberration; et de ces épis-là, on n'a quand ils sont murs, qu'une moisson de larmes." Et de rappeler que Zeus venge les excès des mortels (l'Hybris). L'ombre de Darius disparait tandis qu'il lance encore "Rien ne sert, chez les morts, d'avoir eu les mains pleines."
Un chariot s'avance, sort Xerxès en haillons, hagard, hésitant à rencontrer le Chœur. Il soupire "Las ! C'est donc moi, chétif au malheur qui me suit révêlé ruineux à ma race, à ma terre ancestrale." et c'est une longue plainte qu'il échange avec le Choeur des anciens "O deuil ! O deuil !" Et le Choeur lui répond "Deuil, à travers la ville !" en l'accompagnant vers son palais.
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