Argonautes - l'Expédition  - Les Bébryces et leur roi Amycos
Home 3.jpg Aide 5.gif
loupe 7 zeus.gif Lien Qui sommes-nous.gif
Mi  
14 ©
Au chant I, les Argonautes venaient de perdre Hercule, Polyphème et Hylas qui, selon le sage Glaucus, poursuivreraient leur route personnelle. Ils venaient d'aborder dans une large baie. Jeux;Ceste+Vase+++3+
Combat du Ceste
vase
Sur ce rivage était la demeure d'Amycos roi des Bébryces et les étables qui renfermaient ses nombreux troupeaux. Fils de Neptune et de la Nymphe Mélia, Amycos était le plus féroce et le plus orgueilleux des mortels. Par une loi barbare, il obligeait les étrangers à se battre au pugilat contre lui et avait déjà fait périr ainsi plusieurs de ses voisins. Dès qu'il aperçut le vaisseau, il s'approcha du rivage, et sans daigner s'informer ni quels étaient les Argonautes ni quel était le sujet de leur voyage : 
Castor;Pollux+statue+Madrid++
"Vagabonds, de tous ceux qui abordent chez les Bébryces, aucun ne s'en retourne sans avoir auparavant essayé ses bras contre les miens. Choisissez donc le plus habile d'entre vous au combat du ceste, afin qu'il se mesure à l'instant avec moi. 
Pollux, s'empressa de l'accepter et répondit ainsi : "Arrête, qui que tu sois, et cesse de parler de violence. Nous obéirons volontiers à ta loi; tu vois ton adversaire et je suis prêt à combattre." Amycos, étonné de sa hardiesse, le regarda en roulant des yeux farouches, comme un lion environné par des chasseurs fixe ses yeux ardents sur celui qui lui a porté le premier coup.  
Pollux ne répondit qu'en souriant et ramassa les cestes qui étaient à ses pieds. Castor et Talaüs s'approchèrent pour les lui attacher et l'animèrent en même temps par leurs discours. Arétus et Ornytus attachèrent ceux du roi, bien éloignés de penser qu'ils rendaient pour la dernière fois ce service à leur maître.  
Jeux;Ceste;Olympie+reconstitution+Olympie++
Bientôt les deux combattants s'avancent en tenant leurs mains pesantes élevées devant leurs visages. Le roi des Bébryces fond sur son adversaire comme un flot impétueux. Semblable à un pilote habile qui détourne adroitement son vaisseau pour éviter la vague qui se précipite et menace de le submerger, Pollux, par un mouvement léger, se dérobe aux coups d'Amycos qui le poursuit sans relâche.
Castor et Pollux
Enervé, Amycos fondit sur Pollux et chercha à lui asséner quelques coups fatals, mais Pollux les évita et soudain connaissant les points faibles et peu défendus, il attaqua et frappa Amycos à la tempe. Le Roi s'effondra sur ses genoux et rendit son dernier soupir.
Sidéré les Bébryces attaquèrent Pollux et Castor s'interposa, vite rejoint par ses compagnons. Une bataille s'en suivit que les Bébryces perdaient pied à pied. A la fin ils s'enfuirent et se heurtèrent au Roi des Mariandynes qui menait au même moment une réponse aux attaques permanentes de ses belliqueux voisins.
Reconstitution de Ceste à Olympie
Ainsi les Argonautes passèrent la nuit sur le rivage, et s'occupèrent d'abord du soin des blessés. On offrit ensuite un sacrifice aux Immortels et on prépara le repas, après lequel, au lieu de se laisser aller au sommeil, chacun se couronna des branches d'un laurier auquel le vaisseau était attaché. Orphée prit en main sa lyre dorée, et tous mêlant leurs voix à ses divins accords, chantèrent ensemble les louanges du dieu (Apollon) qu'on révère à Thérapné (près de Sparte).  Les vents retenaient leur haleine, le rivage était tranquille, la nature entière semblait sourire à leurs chants.  
Le soleil recommençant sa carrière, éclairait le sommet des montagnes couvertes de rosée, et les bergers écartaient le doux sommeil de leurs paupières.  Les Argonautes, après avoir embarqué les troupeaux qui leur étaient nécessaires, détachèrent du pied du laurier le câble du vaisseau; et poussés par un vent favorable, entrèrent dans le rapide détroit du Bosphore. Là des flots semblables à des montagnes, s'élèvent jusqu'aux cieux, et sont toujours prêts à fondre sur les navigateurs, qui semblent ne pouvoir échapper à la mort suspendue comme un nuage sur leurs têtes. Cependant l'habile pilote sait se frayer une route au milieu du danger. Ainsi les Argonautes, par l'adresse de Tiphys, avançant toujours sans accident, mais non sans frayeur, abordèrent le lendemain vis-à-vis les côtes de la Bithynie.